Logement
Soigner l'ambiance

L’ambiance d’un bâtiment, que l’on peut objectiver à travers différentes mesures de température, hygrométrie, adhérence des sols… dépend fortement de sa conception, mais aussi de la conduite d’élevage et qui peut impacter la santé et la productivité du troupeau.

Soigner l'ambiance
La qualité du logement qui accueillera le troupeau mérite d'être préparée à l'avance par des mesures simples : nettoyage, paillage, aération…

Surfaces, volumes, ergonomie du bâtiment ? Se poser ce genre de questions lors de la rentrée à l’étable peut sembler tardif, bien que certaines transformations de bâtiment nécessitent davantage d’ingéniosité que de temps ou d’argent. En réalité, en cas de manque de surface ou de place à l’auge, il n’est jamais trop tard pour réformer les bêtes improductives si cela peut améliorer le quotidien de leurs congénères. Fondamentalement, le bon renouvellement de l’air ambiant et la luminosité restent les deux paramètres essentiels pour la santé des animaux en bâtiment.

Evacuer l’humidité

La température d’équilibre d’un bovin adulte se situe autour de 8°C notamment en raison de son fonctionnement ruminal qui assure un dégagement de chaleur constant et représente donc en quelque sorte une chaudière interne pour tout ruminant. Cela signifie qu’un bovin qui a une couverture suffisante de ces besoins alimentaires a rarement froid sous nos climats, sauf si l’on considère les veaux, pré-ruminants par définition, qui nécessitent quelques degrés supplémentaires faute de « chaudière » fonctionnelle. Une aération réelle sans courant d’air et une luminosité suffisante sont des éléments de confort animal bien documentés. Outre l’humidité générée par la respiration et la transpiration des animaux, la ventilation naturelle permet en effet d’évacuer un certain nombre de gaz toxiques et de particules irritantes. La décomposition bactérienne des bouses et de l’urine génère du gaz ammoniac. Incolore, il se détecte par son odeur piquante caractéristique, irrite les voies respiratoires et provoque une sensation de brûlure dans les yeux. Parmi les autres gaz nocifs des étables bovines, on peut citer aussi le sulfure d’hydrogène produit également par la décomposition des excréments, ainsi que le dioxyde de carbone comme sous-produit naturel de la respiration.

D'après les études conduites par l'Institut de l'élevage, un des principaux facteurs de risques des mammites dites « d'environnement » correspond au niveau de contaminations des litières par certains germes comme les coliformes et les streptocoques. Un paillage insuffisant peut multiplier les risques de mammite par deux ou trois ! L'hygiène de couchage est donc un facteur clef de la qualité du lait, comme l'ont montré plusieurs études scientifiques. Il faudra donc utiliser de la paille de bonne qualité, pailler régulièrement et en quantité suffisante (6 kg de paille par jour et par vache). Pour se multiplier, ces différentes bactéries ont besoin d'air, de températures optimales (37° à 40°C) et d'humidité. Ces conditions se retrouvent fréquemment dans les aires paillées des stabulations et sont favorisées par un paillage accru ou des durées d'accumulation des litières trop importantes. En théorie, pour contenir le niveau de contamination, il faut maintenir la température à des valeurs inférieures à 30°C en surface des litières, soit 40°C à 10 cm de profondeur. Un simple thermomètre à sonde permet de mesurer ces données et d'optimiser ainsi les apports de paille et la fréquence du curage. Le saupoudrage avec du superphosphate permet également de réduire la charge bactérienne de la litière.

Luminosité, bien-être et expression des chaleurs

Un bâtiment dont l’ambiance est saine dispose d’entrées d’air en partie basse et de sorties d’air en partie haute. Idéalement situées au faîtage, ces sorties d’air ne doivent pas être contraire au vent dominant ni réduites par des cheminées, lanterneaux et autres déflecteurs. Les entrées d’air pourront être filtrées par des filets brise-vents, des tôles perforées ou du bardage pour éviter de se transformer en courant d’air. La luminosité doit être préservée pour permettre aux animaux une stimulation suffisante pour exprimer les chaleurs.

Autre facteur crucial d’expression des chaleurs, l’absence de sol glissant susceptible de dissuader n’importe quelle vache de tenter le moindre chevauchement. Il est opportun de rappeler que la facilité d’identification des animaux en chaleur (numéro ou repère lisible, marquage à l’azote, planning) et l’existence de barrières permettant de séparer au besoin l’animal repéré peuvent améliorer les résultats de reproduction de façon spectaculaire.

AC