Les problématiques agricoles qui font actuellement l'actualité ont résonné lors de l'assemblée générale d'Entrepreneurs du territoire Bourgogne-Franche-Comté. La fédération rassemble en effet des entreprises qui accomplissent des travaux agricoles, forestiers et ruraux.
L'onde de choc du malaise agricole se fait ressentir au-delà des cours de fermes. Toute l'économie liée, de près ou de loin, au travail de la terre et à l'élevage en ressent les soubresauts. Cela se vérifiait le 23 février, à l'occasion de l'assemblée générale d'Entrepreneurs des territoires Bourgogne-Franche-Comté (BFC) qui se tenait à l'hôtel de ville de Seurre, au sud de la Côte-d'Or. Cette organisation professionnelle, présidée par Fernando Da Costa, entrepreneur nivernais, fédère aujourd'hui 61 entreprises qui opèrent, à des degrés divers, dans le domaine de la prestation de services en travaux agricoles, forestiers ou ruraux. Cette diversité d'activités n'empêche pas le secteur de subir des contraintes économiques ou sociétales auxquelles l'agriculture au sens large est confrontée. « Lors de l'année écoulée, précise Fernando Da Costa, nous nous sommes mobilisés sur la problématique des haies. Nous avons participé à plusieurs réunions au ministère de l'Agriculture, mais la montagne semble avoir accouché d'une souris. Nous nous heurtons toujours à l'absence d'une définition précise de ce qu'est une haie, alors que c'est un sujet sur lequel on compte pas moins de 14 normes ! Les travaux que nous sommes amenés à faire sur ce type de plantations s'en trouvent complexifiés... » avec, en permanence, la crainte de ne pas être dans les clous en termes de réglementation, ou d'être pointés du doigt par des citoyens. De manière générale, ces professionnels vivent mal l'impression que leurs pratiques sont remises en question, par des gens qui ne sont pas forcément des experts. Il y a parfois de réelles contradictions entre les travaux de ces entreprises et les actions de défenseurs de l'environnement. Là aussi se fait sentir un besoin de décomplexifier les choses, d'avoir des législations plus claires et de faire cesser le soupçon permanent. « Il y a souvent une grande méconnaissance de nos métiers et de nos méthodes de travail » déplore le président d'Entrepreneurs du territoire BFC.
De nombreux dossiers en cours
Toujours en lien avec l'agriculture, l'organisation professionnelle travaille aussi sur les végétaux invasifs, de type ambroisie. Elle a conclu en 2023 un accord avec la FRSEA BFC sur une dérogation aux heures supplémentaires concernant les travaux de fenaison, moisson, récolte, ensilage, semis et préparation des sols. Avec le secteur viticole, elle oeuvre à l'amélioration de l'hébergement des travailleurs et elle a poursuivi le déploiement de la nouvelle convention collective applicable aux Entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers (Etarf). Enfin, la profession se mobilise auprès des parlementaires sur deux dossiers en lien direct avec le milieu agricole : la fiscalité du Gazole non routier (GNR) et des demandes de mesures compensatoires, notamment sur l'exonération Travailleurs occasionnels-Demandeurs d'emploi (TO/DE), prévue, normalement, pour disparaître au 1er janvier 2026. Au-delà de ces aspects, les participants à l'assemblée générale ont aussi pu profiter d'une intervention de deux gendarmes de la brigade motorisée de Beaune, venus faire un rappel des règles de sécurité à appliquer sur la route avec les matériels utilisés par ces entreprises.
Berty Robert