Si favoriser l'agriculture biologique dans ses achats de légumes permet de conciler respect de l'environnement, santé (surtout en particulier des producteurs), « bio ne signifie pas systématiquement local, et à moins d'acheter à la ferme, sur un marché de proximité ou en AMAP, on trouve des produits issus de l'agriculture biologique qui ont parfois parcouru des centaines ou des milliers de kilomètres, relève Blaise Leclerc : si notre potager est accessible à pied, c'est la manière la plus locale d'obtenir des légumes, avec une dépense énergétique minimale, surtout si l'on n'utilise aucune machine thermique. »
Aussi le docteur en agronomie, qui pratique l'art du jardinage depuis une quarantaine d'années, a compilé dans un ouvrage pratique tous les conseils nécessaires à la planification des culture, l'étalement des récoltes – pour surmonter notamment la période hivernale. Il donne des exemples de surfaces à cultiver, de quantités à semer ou à planter selon le nombre de personnes à nourrir. Enfin, un répertoire des principaux légumes de base, cultivables sous nos latitudes, détaille pour chacun calendrier de cultures, données de production et astuces diverses pour les consommer et éventuellement les conserver. On y trouvera les grands classiques (carottes, choux, courges, oignons, poireaux, pommes de terre...) mais aussi quelques items plus originaux, tels que la fève, le panais, la patate douce, les salsifis et scorsonères.
Économies à la clé
Outre l'aspect financier, loin d'être négligeable – de l'ordre de 1 000 € par personne et par an d'économies d'après l'auteur – un projet d'autonomie alimentaire à l'échelle familiale permet aussi de se réapproprier des savoir-faire ancestraux. Sans sombrer dans le catastrophisme, Blaise Leclerc souligne aussi que « les zones de production alimentaire sont de plus en plus éloignées des grands centres de consommation, notamment celles des fruits et légumes, ce qui rend sensible la question de l'approvisionnement. En cas de crise majeure – financière ou énergétique –, dont on est loin d'être à l'abri, cet approvisionnement pourrait cesser brutalement, y compris pour des aliments de base comme les céréales ou les légumes. »
