Décès de Patrick Elvezi

« Un homme avec qui il était facile de travailler »

Patrick Elvezi, décédé ce dimanche 21 mai à l'âge de 72 ans, a accompagné les évolutions de l'agriculture dans le Jura. Pendant 17 ans, il a été le directeur de la chambre d’agriculture du Jura, de 1992 à 2009. Il a été aussi élu à la ville de Lons-le-Saunier pendant près de 25 ans et président de l’Espace communautaire Lons agglomération entre 2017 et 2020.

Jacques Girod : « des souvenirs inoubliables »

Patrick Elvezi, jurassien et responsable du service économique à l'APCA (Assemblée permanente des chambres d'agricultures), a été embauché à la direction de la chambre d’agriculture du Jura en 1992, pour succéder à Michel Roy. « Après avis de Gérard Bailly qui le connaissait depuis plusieurs années, et le feu vert du bureau de la chambre d'agriculture, la décision de son embauche a été rapidement prise… Je lui garde des souvenirs inoubliables et lui dois beaucoup de remerciements pour ses compétences remarquables dans ses conseils et sa rigueur dans la gestion de la chambre d'agriculture, la gestion du personnel et sa proximité avec les élus… J'aimais beaucoup sa modestie dans ses engagements et sa bonne humeur communicative en toutes circonstances », se remémore Jacques Girod, qui fut président de la chambre d’agriculture entre 1989 et 2001. Avant d’ajouter : « Je le considérais au fond de moi-même, au-delà des fonctions respectives, comme un véritable ami… »

Chantal Saget : « un bon diplomate »

Chantal Saget, présidente de la chambre d’agriculture de 2001 à 2007, évoque le souvenir de Patrick Elvezi, avec qui elle a eu à gérer des dossiers compliqués comme celui de la crise de vache folle ou encore le rapprochement régional. « Doté d’une bonne formation en droit, il savait tenir son rôle. C’était un homme solide, sur qui on pouvait compter », se souvient Chantal Saget qui, à l’époque, était la deuxième femme en France à devenir présidente de chambre d’agriculture. « Il m’a aidé à affronter les responsabilités, à prendre ma place de présidente. » C’est surtout l’homme qu’elle retient, « charmeur, beaucoup d’humour, bon diplomate pour affronter tous les dossiers. Un climat de grande confiance s’est établi entre nous, de l’amitié ». Et de saluer sa capacité à savoir composer un tandem avec le président et les équipes élues, en lien avec les salariés. « Il admettait la discussion, les points de vue, il aimait beaucoup les gens. C’était facile de travailler avec lui. »

Dominique Chalumeaux : « tirer l’agriculture vers le haut »

Enfin ce fut Dominique Chalumeaux, président de la chambre d’agriculture de 2007 à 2013, qui a connu cette collaboration rapprochée avec Patrick Elvezi, jusqu’à son départ en retraite en 2009. À cette occasion, le président de la chambre d’agriculture avait adressé de chaleureux remerciements au nom de tous les agriculteurs du Jura « à celui qui a mis en œuvre bien des évolutions dans le fonctionnement de l’institution ». Tout d’abord la PAC en 1992. « Ce fut sans doute l’un des plus grands virages à négocier, nécessitant une adaptation des services, des personnels et un des grands virages aussi dans la mission d’intervention de la chambre d’agriculture. Car, la PAC portait en elle la disparition du développement tel qu’on l’avait connu jusqu’alors et marquait la fin des 30 glorieuses. Il fallait organiser différemment les services, renforcer le secteur économique et aussi progressivement le service territoire… », rappelle Dominique Chalumeaux. Autres évolutions marquantes : l’émergence des multiples dossiers environnementaux, les mesures d’écoconditionnalité des aides, la reprise successive des services rendus auparavant par la DDA, la fusion réussie avec l’ADASEA…

« Tu as su organiser toutes ces évolutions en impliquant les chefs de services et tout le personnel, en déléguant ces missions nouvelles, en traduisant en évolutions internes douces ces événements politiques majeurs et brutaux », déclarait Dominique Chalumeaux à l’adresse de Patrick Elevezi, saluant aussi sa capacité à « faire rayonner la chambre d’agriculture dans le paysage départemental ». Ce qu’il continua à faire dans ses engagements politiques comme président du SCOTT où il joua un rôle majeur pour l’agriculture présente dans ce vaste territoire périurbain.

Dominique Chalumeaux appréciait aussi le « naturel sympathique et l’esprit d’ouverture » qui étaient les traits marquants de la personnalité de Patrick Elvezi. Mais aussi « son énergie déployée pour tirer l’agriculture par le haut, avec la conviction de le faire dans l’intérêt des paysans ».

Isabelle Renaut