Depuis ce début de semaine, les commerçants en bestiaux ont pris la décision de suspendre le ramassage des veaux laitiers à destination de l'Espagne. Ils argumentent cette décision par les prises de sang positives trop régulières réalisées dans les centres d'allotement et à la suite desquelles ils doivent récupérer les veaux positifs. « Le nombre d'animaux testés positifs ne cesse d'augmenter (15 % d'animaux, à date) et les charges qui incombent aux négociants, également », constate la FFCB dans un communiqué. Actuellement, les tests de détection de la FCO sont obligatoires pour l'export vers l'Espagne, qui est « notre premier débouché pour les veaux de 20 jours », explique le directeur de la FFCB, Sylvain Bleubar. Son syndicat demande une « généralisation de la vaccination des cheptels souches » (les vaches mères, ndlr) car cela coûterait globalement moins cher à la filière, selon le syndicat. Il demande par ailleurs une réalisation des tests PCR par les éleveurs eux-mêmes « pour ceux qui ne veulent pas vacciner, moyennant une revalorisation du veau ». Ils demandent donc que les PCR soient désormais pratiquées sur les exploitations avant le départ des veaux.

Le syndicalisme cherche une solution

Les FDSEA dénoncent fortement cette action « qui pénalise une nouvelle fois les éleveurs dans un contexte économique et climatique déjà tendu ». Ils s'opposent fermement à la demande de réalisation des PCR avant départ des veaux car beaucoup trop coûteuse, selon eux, pour un ou deux animaux. « Premièrement, rappelons qu'indirectement les éleveurs font déjà les frais de ces PCR par le biais de la baisse des prix d'achat des animaux. Rappelons ensuite que l'intérêt des PCR en centre d'allotement permet incontestablement de fortes économies d'échelle. Rappelons, enfin, que face aux errements de l'État sur le sujet FCO et les accords avec les pays tiers, nous avions tiré la sonnette d'alarme de longue date en redoutant que cet immobilisme se retourne contre les éleveurs », indique la direction de la FRSEA d'Auvergne Rhône-Alpes. Dans un communiqué, la Coordination rurale affirme « comprendre » le mouvement lancé par la FFCB et demande « à l'État et aux GDS (groupements de défense sanitaire, ndlr) d'assumer leurs responsabilités ». Le mouvement de non-collecte des petits veaux, entamé le 29 octobre à l'appel de la FFCB (Fédération française des commerçants en bestiaux) est « très suivi », a indiqué le directeur de la FFCB, Sylvain Bleubar, au terme de la première journée de mobilisation. Par exemple, au marché de Saint-Laurent-de-Chamousset (Rhône), « 70 % de non-ventes » ont été constatées. Et « cette semaine, il n'y aura pas d'exportation de veaux de moins de 2 semaines sur l'Espagne » (un marché d'environ 300 000 veaux par an). « Les FRSEA et FDSEA mettent désormais tout en œuvre pour que la collecte reprenne au plus vite et que des solutions soient trouvées pour assainir la situation. »